Les « boucles infernales » qui amputent la performance …

29 avril 2020 - Expertises

Trop d’industriels l’ignorent, mais l’ergonomie peut leur permettre d’améliorer leurs résultats. Tout comme le monde industriel, la notion de performance évolue. Aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de répondre à un ou plusieurs objectifs fixés à l’avance, il faut aussi être capable de s’adapter très rapidement au marché, afin d’être en mesure d’apporter la bonne réponse au plus près de la demande client.

L’impact direct de l’ergonomie sur des opérateurs
En effet, lors de son intervention l’ergonome questionne, analyse les différentes situations de travail dans leur ensemble. Il analyse le travail réel, cherche à comprendre les enjeux existants dans chacune des situations et ce pour chaque niveau hiérarchique. Ainsi il est possible de constater des écarts de perception et de prise en compte de certaines étapes de l’activité en fonction des interlocuteurs. Une meilleure connaissance des contraintes respectives dans l’activité de travail pourrait permettre d’éviter la création de ces « boucles infernales ».

Afin d’illustrer mes propos je vais partager avec vous un exemple de « boucles infernales » extraites d’une intervention que j’ai réalisée dans le secteur Aéronautique. Je n’aborderai ici que l’impact direct sur les opérateurs.

Le rôle des opérateurs (inspecteurs) est de contrôler la conformité des pièces moteur afin de déterminer si elles peuvent encore voler ou si elles doivent être réparées.

Les Inspecteurs travaillent dans un environnement (un atelier) soumis aux variations de températures liées à la météo. Lors de l’inspection de ses pièces l’opérateur doit réaliser un certain nombre de contrôles dimensionnels.
Pour réaliser ces contrôles les inspecteurs disposent d’une cabine Tridimensionnelle climatisée à 20°c (température à laquelle les mesures doivent être prise en raison du coefficient de dilatation du matériau).

   
Voici comment un petit écart de température peut être à l’origine d’une perte de performance.
Après une première inspection visuelle, l’inspecteur effectuer une série de relevés dimensionnels.
Il va donc pour cela entreposer sa pièce un certain temps dans la cabine Tridimensionnelle (climatisée à 20°c) afin que celle-ci atteigne la bonne température pour pouvoir réaliser ses mesures.

L’opérateur laisse alors sa première activité d’inspection en suspend et prend une autre pièce en contrôle. (Cette situation désorganise l’activité de l’opérateur qui doit passer à une autre activité d’inspection sans oublier les caractéristiques de la première mise temporairement de côté).
Augmentation de la charge cognitive de l’opérateur.

Une charge cognitive induite par une ou plusieurs tâches en cours provoque une réduction de la capacité mentale pour la réalisation d’autres actions.
Augmentation du risque d’erreur.

Chaque inspecteur utilisant la cabine de contrôle Tridimensionnelle comme une zone pour mettre à température sa pièce, la zone devient très vite encombrée.
Augmentation du risque d’accidents, incidents.

De plus, plus le nombre de pièces entreposées en cabine Tridimensionnelle est élevé, plus cela sollicite la climatisation. Ainsi, la température de la zone ne cesse de varier avec les nouvelles pièces qui entrent, et allonge le temps nécessaire pour amener les pièces à bonne température (20°c).
Perte de productivité

Des « boucles infernales » qui finissent par couter cher (production, santé, …)
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