Création d’entreprise : comment démarrer sans se prendre la tête ?

22 août 2018 - Expertises

« La création d’entreprise, c’est complexe… c’est une phrase que j’entends souvent » nous dit Nicolas DUBURCH, juriste et spécialiste de la création d’entreprise.

En réalité, la création d’entreprise en France est simple et peu onéreuse. Ce qui parait complexe est tout l’aspect administratif qui entoure la création. On pense forcément aux papiers, formalités, à la complexité administrative qui ne manqueront pas d’accompagner ce parcours initiatique avant d’être, enfin, son propre patron.

De plus, dans l’écosystème français, faire couler une entreprise est considéré comme un échec et non comme une expérience au contraire des pays nord-américains, par exemple.

Or, en réalité, la création d’entreprise n’est pas si complexe que ça. L’élément le plus important reste le business model : « A partir du

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 moment où vous savez comment vous allez gagner de l’argent, tout le reste, les statuts, les formalités, les démarches, le prévisionnel ce n’est que de la mise en forme. »

Il suffit de suivre chronologiquement certaines étapes, comme on suivrait une recette de cuisine.

En fonction de la taille du projet et de la nature de l’activité, on va pouvoir décider du meilleur type d’entreprise possible. On va choisir, suivant le projet, ce qu’il y a de mieux en termes de cotisations salariales et sociales, d’imposition, etc… Les différentes simulations réalisées permettront d’orienter le créateur vers la meilleure solution sur le long terme en fonction de SON projet.

Car au final, c’est le créateur qui doit rester le décideur. Pour des raisons qui lui sont propres, il pourrait, par exemple, refuser un statut TNS qui lui imposerait le RSI même si cette forme de société se révèlerait la meilleure.

Exemple : créateur de start-up

Pour illustrer ces propos, prenons le cas d’un créateur de start-up. Ce type de société obéit à des contraintes particulières. La maturation d’une telle entreprise est longue mais son activité peut exploser à tout moment. Une Société par Actions simplifiées (SAS) sera optimale. La structure managériale souple et évolutive lui permettra de débuter avec un rien ou presque, un seul président, pour s’étoffer au fur et à mesure des levées de fonds ultérieures ou de l’ouverture du capital.

Ces levées de fonds seraient impossibles avec une SARL plutôt à caractère familial. En revanche, pour un consultant libéral, activité généralement peu risquée de prestations de services la SARL, aux cotisations peu élevées, conviendra parfaitement.

Il est bon de savoir que le choix initial n’est jamais définitif tant la forme juridique de la société, le régime fiscal (sur les sociétés ou le revenu) et le statut social du dirigeant (Régime général ou Travailleur Non Salarié).  « Ces changements demandent des formalités bien sûr. Mais qui ne sont en rien insurmontables. »

« En tant que juriste j’ai un rôle de conseil et d’adaptation en fonction du client. De l’écoute pour pouvoir l’orienter vers le meilleur choix, sur ces propres décisions mais également pour prévoir l’avenir.

Et, quand je ne maitrise pas bien un métier, je l’oriente vers un confrère qui sera plus efficace. L’expertise est dans la spécialisation. Plus on est dans notre champ d’activité et plus nos conseils seront opportuns. Mais, même si on ne maitrise pas complètement le secteur d’activités, on voit quand même la qualité du projet par rapport aux différents entretiens qu’on peut avoir et au business model qui nous est présenté ».

Quand tous les éléments d’un projet sont réunis, il suffit d’une seule semaine pour créer son entreprise. De plus en plus de formalités sont dématérialisées et simplifiées. Des prestataires comme le greffe du tribunal avec Infogreffe ou les Journaux d’Annonces Légales sont disponibles en ligne.

Pour finir, un mot sur l’autoentreprise, souvent présentée comme un bon moyen de tester son idée. C’est effectivement le moyen le plus simple, administrativement parlant, pour se lancer. Mais il ne doit pas être choisi seulement pour sa simplification administrative. Il ne dispense pas d’avoir un business model performant. Il est parfaitement adapté pour une activité complémentaire mais méfiance pour une activité principale. Toute entreprise génère des charges qui ne seront pas déduites du résultat avec une microentreprise.